Archiconfrérie Marie Reine du Clergé

Bref historique

En 1862, huit ans après la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, l’abbé Louis Heuqueville, curé, place la chapelle absidale de l’église sous ce patronage, à l’occasion des travaux engendrés par le percement du boulevard Saint-Germain. L’abbé Heuqueville, effectivement, avait rencontré plusieurs confrères qui lui avaient fait part de la naissance de leur vocation sacerdotale après avoir prié en cette chapelle de Saint-Nicolas.
C’est également ce curé qui a commandé à la Ville de Paris un tableau représentant Pie IX avec un membre de chaque ordre ecclésiastique, le cardinal Morlot, archevêque de Paris, l’abbé Heuqueville, un diacre et un sous-diacre, tous prosternés aux pieds de la Sainte-Vierge, avec cette légende : Sub tuum praedisium confugimus. Ce tableau est placé dans la chapelle de Communion, côté Évangile.
Dès les débuts de son ministère à la tête de la paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, l’abbé Gabriel Lenert instaure la récitation quotidienne du rosaire. C’est au cours d’une de ces prières, en octobre 1907, qu’il reçoit
l’inspiration divine « d’établir une oeuvre d’union de prières et de sacrifices, avec la Très Sainte Vierge Marie, Reine du Clergé, pour le recrutement et la sanctification du Clergé. » Au séminaire de Saint-Sulpice, il se souvient que la Sainte-Vierge est invoquée sous le titre de Reine du Clergé.

Dès son arrivée à l’archevêché de Paris, Mgr Amette perçoit l’importance et le potentiel que revêt cette confrérie. Aussi demande-t-il à l’abbé Lenert de la présenter au pape à l’occasion d’un pèlerinage à Rome au printemps.

C’est ainsi que, à l’invitation de son archevêque, la veille d’une audience pontificale fixée au 20 mai 1908, le curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet adresse au pape saint Pie X une supplique dont voici les principaux passages :

« Cette œuvre, qui semble plus opportune que jamais, a pour but d’inviter les prêtres et les fidèles à faire des prières et à s’imposer des sacrifices pour les œuvres de sanctification sacerdotale et pour le recrutement du Clergé séculier et régulier.
Elle est conforme aux traditions séculaires de cette Église, où fut toujours honorée la Très Sainte Vierge, sous le titre de Marie Immaculée Reine du Clergé.
C’est sur le territoire de cette paroisse que saint Vincent de Paul fonda la Congrégation de la Mission, que M. Bourdoise, pieux réformateur du clergé au XVIIe siècle, fonda la Bourse des Séminaires et établit une Compagnie de prêtres, dont les dix derniers, ainsi que le curé de la paroisse, furent massacrés en 1792»

Le lendemain, jour de l’Ascension, la confrérie est approuvée et bénie par le Saint-Père qui répond à l’abbé Lenert dans une lettre :

« Ardemment désireux d’entretenir et d’accroître le culte et la dévotion de la Bienheureuse Vierge Marie, Nous recommandons la confrérie de Marie Immaculée sous le titre de Reine du Clergé, approuvée et patronnée par Notre Vénérable Frère l’Archevêque de Paris, avec les règles déterminées dans cette supplique.
Nous accordons à notre cher fils, le Curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, la permission d’inscrire dans la Confrérie n’importe quels fidèles disposés à en remplir les conditions et celle d’ajouter aux Litanies dans l’église susdite, l’invocation Regina Cleri, ora pro nobis. De plus, à tous les membres de la Confrérie, Nous accordons une indulgence plénière au jour où sera célébrée la Messe annuelle et pour chaque réunion mensuelle, et une indulgence de trois cents jours chaque fois qu’ils réciteront l’invocation Reine du Clergé, priez pour nous. Et ces indulgences pourront être appliquées aux âmes du Purgatoire. »

Au cours de l’audience qui suit, accordée par saint Pie X à plus de trois cents prêtres et évêques pèlerins dans la salle royale du Vatican, saint Pie X délivre un magistral discours sur la sainteté sacerdotale.